vendredi 18 septembre 2009

Long is the road to recovery…

Il faut savoir le reconnaître : nous nous sommes plantés.

Cela fait six bonnes semaines que nous attendons une correction du marché… Sur la période, le CAC 40 a gagné 12% !

Il faut dire que les indicateurs économiques sont bons, ou plutôt moins mauvais : consommation, production industrielle, emploi, inflation… tous ces chiffres marquent des signes de stabilisation, voire de reprise.

Est-ce soutenable ? Rentrons un peu dans la mécanique de la « bête » :

- La « reprise » actuelle est tirée par un nombre limité de secteurs : automobile, sidérurgie, immobilier, travaux publics.

- Ces secteurs font TOUS l’objet d’aides directes ou indirectes des Etats : primes à la casse dans l’automobile, aides aux primo-accédants et dispositifs avantageux pour l’investissement locatif dans l’immobilier, grands chantiers financés par les Etats et les collectivités dans les travaux publics.

- Bien entendu, le niveau dérisoire des taux d’intérêt est un coup de pouce supplémentaire pour ces secteurs d’activité, qui se nourrissent de crédit (de mémoire, 70% des automobiles sont achetées à crédit ; pour l’immobilier, c’est probablement plus de 90%).

- Les chiffres américains sont assez révélateurs : au cours du 2ème trimestre, la dette de l’Etat fédéral et des collectivités publiques américaines a augmenté de 521 Mds$, soit un taux de croissance annualisé de 23%. Pendant ce temps, les ménages et les entreprises ont continué de se désendetter, à un rythme toutefois très modeste (-68 Mds$ pour les ménages, -61 Mds$ pour les entreprises).

- On le voit donc : la « reprise » américaine est financée à crédit. L’encours total de dette des agents économiques américains a atteint 34,4 trillions de dollars fin juin 2009, en hausse de 412 Mds$ sur le seul 2ème trimestre. Le seul changement par rapport aux année folles (2000-2007) : ce n'est plus le secteur privé qui s'endette, mais le secteur public. Ce qui, in fine, revient exactement à la même chose...

L’économie américaine est addict à la dette : depuis le début de la décennie, la dette totale des agents économiques a doublé ! Elle dépasse 350% du PIB, soit bien plus qu’en 1929 (270%).

Ce genre de déséquilibre prend des années, voire des décennies, à se corriger. La réduction des niveaux d’endettement se traduira par une consommation et un investissement structurellement amoindris, et donc par une croissance durablement faible.

La bourse n’aime pas la récession, synonyme de décroissance des profits. La correction reste notre scénario privilégié.

Pour « jouer » une possible correction, nous conseillons la vente à découvert des titres suivants : Bourbon, Faurecia, Pernod Ricard, EADS.

Avec les précautions d'usage bien sûr (voir le post « Courage, shortons »).

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