mercredi 29 avril 2009

Les eaux du Chiapas

Après deux journées cool à San Cristobal de Las Casas, une ville de moyenne montagne au climat étonnamment agréable, nous avons repris la route et nous sommes enfoncés dans le Chiapas, fief de la résistance zapatiste.

Mais pas trace du sous-commandant Marcos ! Seule son effigie trônait en bonne position sur un réservoir à eau croisé sur notre parcours.

La région est montagneuse, tropicale et abonde de cours d'eau.

Ces derniers ont dessiné des structures assez extraordinaires, notamment dans les sites d'Agua Azul, d'Agua Clara et de Misol Ha.

Agua Azul, c'est une série de piscines d'eau douce, créées par le torrent et offrant des couleurs d'un bleu extraordinare.

Le lieu est dédié au tourisme, mais, quelques centaines de mètres au-dessus du parking, les familles mexicaines se retrouvent pour un brin de baignades dans les eaux fraîches du fleuve.
On est bien loin de la grippe porcine dans ce cadre idyllique.
Agua Clara, c'est très différent : le site est moins spectaculaire et n'attire quasiment aucun touriste. Mais il y a un côté Indiana Jones dans la forêt environnante, d'ailleurs parcourue par des hommes à la mine fermée et équipés de machettes. Légèrement inquiétant, si bien que nous n'y sommes restés qu'à peine une demi-heure...
Misol Ha, enfin, c'est une cascade d'eau de 35 mètres de haut, au bas de laquelle s'est créé un bassin profond dans lequel il est possible de se baigner.
Vous le voyez, les seuls masques dont nous avons besoin dans le Chiapas sont des masques de plongée !

Demain nous rejoignons les mers chaudes de la baie de Campèche, première étape avant de se faire dorer au soleil des Caraïbes.

Hasta Luego !

lundi 27 avril 2009

Grippe porcine

A croire que nous semons les catastrophes sur notre passage...

Après les incendies terribles qui ont ravagé le sud-est de l'Australie (notre précédente destination), voici que le Mexique est affecté par une épidémie de grippe porcine...

Bon, pour ceux qui ont la gentillesse de s'inquiéter pour nous, voici un message rassurant : d'abord, nous sommes aujourd'hui bien loin du centre de l'épidémie (San Cristobal de Las Casas est à 1000 km environ de Mexico City) ; ensuite, nous ne ressentons pas le moindre symptome gripal.

Enfin, nous sommes désormais bien armés contre tout développement pandémique, ayant acquis pas un, pas deux, pas trois, mais sept masques protecteurs.Selon toute vraisemblance, vous devrez encore nous supporter pendant de longues années.
Biz (masquée)

Rattrapage

Depuis notre dernière chronique sur San Miguel de Allende, nous avons parcouru un bon bout de chemin.

Une journée à Guanajuato, la ville étudiante pimpante située à 360 km au Nord de Mexico City...

Une journée à la découverte de Frida Kalo, Diego Rivera et... Trotsky à Coyoacan, en banlieue de Mexico...Deux journée à Oaxaca, une grande ville connue pour son art de vivre à près de 500 km au Sud de Mexico, à proximité de laquelle se trouve également un beau site zapotèque (Monte Alban)...
Et enfin nous voilà désormais dans le Chiapas, hier à Tuxtla (en fête) et aujourd'hui à San Cristobal de Las Casas.
Comme nous avons déjà posté beaucoup de photos sur l'architecture coloniale espagnole, il est temps de laisser un peu de place à la nature.

Ce matin (dimanche 26 avril), nous avons parcouru, en bateau rapide, un magnifique canyon situé à quelques kilomètres de Tuxtla, la capitale du Chiapas.

Pour l'avoir fait il y a quelques semaines, on peut dire que ce canyon mexicain n'a pas grand chose à envier au Grand Canyon américain.
Ses proportions sont grandioses, avec des falaises atteignant 1000 mètres de haut par endroit.
La flore est magnifique, mêlant de nombreuses variétés de cactus, quelques pins et des herbes de toutes sortes.

La faune, enfin, est très diverse : des oiseaux à foison (cormorans, charognards, pélicans, hérons, etc.), quelques singes (aperçus au loin) et...
... des crocos (moins agressifs que leurs cousins d'Australie, ceux-ci ne se nourrissant que de poissons).
Bref, un écosytème superbe, qu'on a l'impression d'être les premiers à découvrir (je m'emballe un peu...).
Bienvenidos en Chiapas!

vendredi 24 avril 2009

Insolites

Détournement d'une série télé célèbre (Tijuana)
Au Mexique, pays des machos, même les camions "en ont" (Mexico City)
Sur la Côte Ouest, le surf est un jeu de bar (San Diego)
Mahmoud, le premier mariachi libanais (Pasadena)
Pour les ours polaires aussi, c'est le printemps (San Diego)
Au Mexique, on adore Saint-Juda, patron des causes difficiles (San Miguel de Allende)
Maha dans un transport en commun, ça c'est vraiment insolite ! (Ensenada)

mercredi 22 avril 2009

San Miguel ou le charme discret de "Gringo City"

A San Miguel, on n'est pas vraiment au Mexique.
Dans les restaurants, les bars, les rues, on croise des nuées de yankees aux cheveux argentés, venus passer leurs vieux jours dans cette petite ville coloniale située à 260 km au Nord de Mexico City.
La première impression est donc celle d'un puissant manque d'authenticité.
Et puis, en déambulant dans les rue pavées, en s'asseyant sur les bancs des nombreuses places ombragées, en montant la colline sur laquelle la ville est adossée, on oublie l'omniprésence américaine et on se laisse charmer.
San Miguel est d'une richesse architecturale incroyable :

- les divers lieux de culte (probablement une douzaine d'églises pour 70 000 habitants) sont richement ornementés ;

- les maisons coloniales rivalisent de charmes, avec leur façades colorées, leurs jardins intérieurs et leurs terrasses fleuries ;
- les rues pavées et pentues donnent à voir des perspectives superbes.
- l'artisanat local est de très belle qualité.

Ca parle anglais à tous les coins de rue et le commerce local est tout dédié à la clientèle américaine.

En dépit de ça, le charme agit inévitablement : on se sent bien à « gringo city » !

lundi 20 avril 2009

Viva Mexico !

Il y a peu de villes qui traînent une aussi mauvaise réputation que Mexico. Pêle-mêle, on dit d'elle qu'elle est : surpeuplée, polluée, dangereuse, que le trafic automobile y est anarchique. Bref : sauve qui peut !

En matière de cliché, le seul que nous ayons validé est que cette ville est remplie de « choupettes » : on ne fait pas 20 mètres sans croiser une Coccinelle, le plus souvent dans un état de délabrement assez avancé.

A part ça, la ville est d'une richesse incroyable et en donne pour tous les goûts :

- les amateurs d'architecture pré-hispanique se régaleront avec les sites de Teotihuacan (à couper le souffle, une chronique à ce sujet suivra), du Templo Mayor (temple principal des aztèques, en plein coeur de Mexico) et les artefacts superbes du musée d'anthropologie.
- la période coloniale a également laissé de somptueux témoignages : les espagnols, qui voulaient convertir les indiens au plus vite à leur dogme religieux, ont multiplié les cathédrales, églises ou couvents, avec une véritable débauche de moyens (il faut dire que les pierres étaient « volées » aux temples aztèques alors que la main d'oeuvre venait de la mise en esclavage des populations indigènes).
- la gastronomie est de haute qualité et on peut se régaler de spécialités mexicaines, comme de cuisines internationales.
- et comme partout au Mexique, la grande et belle histoire du pays (dont ils sont si fiers) est partout, comme dans les fresques de Diego Rivera, qui retracent les grands moments de la nation, depuis les cultures pré-hispaniques jusqu'à la révolution des années 1910-1920.
Culturellement, ça n'est pas loin de valoir Rome, avec ce mélange d'influences antiques et de faste catholique; sur le plan de l'ambiance, c'est encore plus vivant et ça donne vraiment envie de sortir et de découvrir.
Bref, c'est une ville qui est étonnamment sous-estimée : à tous, nous vous conseillons vivement d'y aller !

samedi 18 avril 2009

Mexique, eldorado des radins

Vous en avez marre de la vie chère ? Venez vous installer au Mexique !

Les prix y ont toujours été bas, résultat d'une main d'oeuvre bon marché et de taxes raisonnables; ils le sont plus encore aujourd'hui après la dépréciation de 20% du pesos face à l'euro.

Résultat, on se nourrit, se loge, s'habille, se divertit, se transporte, se cultive pour des sommes dérisoires.

Illustrations :

- 5 goyaves achetées au marché de Los Mochis : 6 pesos, soit 35 centimes d'euros.

- Une entrée pour adulte au Musée historique de la Révolution à Chihuahua (également appelé Maison de Pancho Villa) : 10 pesos, soit 50 centimes.

- Un café dans la rue : 10 pesos également.

- Un litre de jus d'orange frais dans un parc de Mexico : 15 pesos, soit 75 centimes.

- Une mangue découpée et agrémentée de sel et de piments, dans les rues de Los Mochis : 15 pesos également.

- Un coca-cola light dans le bar d'un hôtel de luxe : 20 pesos, soit un euro.

- Un cornet de glace une boule chez Thrifty, goût capuccino, à La Paz : 20 pesos, également un euro.

- Un tacos au boeuf dans une gargote de Tijuana : 24 pesos, soit un 1,2 euro.

- Une bière « Tecate » dans un bar sur la plage de La Paz : 25 pesos, soit 1,3 euro (afin de vérifier que le garçon n'avait pas fait d'erreur, j'ai dû renouveler l'expérience plusieurs fois !).

- Un hamburger frites dans un restaurant de Los Mochis (pas un fast food) : 35 pesos, soit moins de 2 euros.

- Un paquet de Marlboro Light dans un bar branché : 35 pesos, également moins de 2 euros.

- Location d'un kayak 1 place pendant 1 heure à La Paz : 50 pesos, soit 2,5 euros.

- Un trajet de 8km en taxi : 60 pesos, soit 3 euros.

- Une paire de chaussure pour femme : environ 300 pesos, soit 15 euros.

- Une chambre dans un hôtel 4* en plein centre de Chihuahua, petit déjeuner inclus : 1040 pesos, soit 55 euros.

- Un scooter 125 cm3, vu dans une vitrine de Los Mochis : 12000 pesos, soit 630 euros.

Comme en plus les gens sont adorables et remarquablement honnêtes, le radin a tout pour devenir ici un homme heureux...

... jusqu'à ce qu'il reprenne de mauvaises habitudes et commence à chipoter pour 10 pesos : j'en connais qui en sont capables !

jeudi 16 avril 2009

El Chepe

El Chepe, c'est le petit nom du train qui circule entre Los Mochis, tout près de la côte Pacifique, et Chihuahua, une grande ville du Nord du Mexique.
Pour prendre ce train, il ne faut pas être un lève-tard : le départ a lieu à 6h pile. Heureusement, un véhicule reconverti en cuisine mobile vous propose café, thé et ... burritos, histoire d'émerger d'une nuit largement écourtée.
Quand on embarque dans le Chepe, il ne faut pas non plus être trop pressé : la locomotive au fuel et ses sept wagons (dont un wagon bar et un wagon restaurant) mettent pas moins de 14h45 pour parcourir les 655 km du trajet.
Sortez pas votre calculette, j'ai fait le boulot pour vous : ça fait exactement 44,4 km/h de moyenne. En TGV, la distance aurait été avalée en un peu plus de deux heures... Cette lenteur est paradoxalement ce qui fait le charme du « Chepe » : non seulement elle vous laisse le loisir d'observer des paysages spectaculaires, mais aussi de vaquer à des occupations primaires et reposantes : lecture, repas, sieste, court arrêt dans un marché artisanal, apéro, lecture, sieste, etc.
Question décors, la variété est étonnante : champs de cactus, forêts d'épineux, étendues herbeuses et canyons vertigineux, le tout agrémenté de couleurs époustouflantes (vert de la végétation, rose de la roche calcaire, bleu des cours d'eau, or des prairies asséchées par le soleil, etc.).
Des vieux classiques d'Hollywood auraient pu trouver place dans ces paysages fantastiques : westerns à la Clint Eastwood ou la mythique "Rivière sans retour", par exemple.
Demain, nous serons à Mexico City, également appelée "Le Monstre", en référence à sa population de près de 25 millions d'habitants...

lundi 13 avril 2009

Baja California

La Baja California (Basse Californie), c'est une immense péninsule qui s'étend depuis Tijuana jusqu'à Los Cabos (les Caps), sur 1200 km de distance. Cette péninsule donne, à l'Ouest, sur l'océan Pacifique, et, à l'Est, sur la mer de Cortès.

Nous l'avons parcourue au pas de course :

Quelques heures et une nuit à Tijuana : au-delà du folklore du passage de la frontière, la ville ne présente qu'un intérêt relatif.

Puis Ensenada, petite ville de pêcheurs sur le Pacifique, dont le marché aux poissons mérite le coup d'oeil.

En bons « gringos », nous nous sommes mis en tête de taquiner le poisson. Pleins de bonnes intentions : levés à 6h du matin pour un départ à 7h depuis le port d'Ensenada.
Nous imaginions déjà les espadons et autres thons se ruer sur nos hameçons. Résultat des courses : un malheureux poisson ridicule d'un bon 5 cm de long, attrapé par Maha...
La déception s'est vite envolée quand nous avons vu une baleine et son baleineau à quelques centaines de mètres de notre bateau. S'en est suivie une chasse à la baleine de près d'une heure, pendant laquelle nous nous sommes progressivement rapprochés de l'animal. Pas facile à suivre : la baleine reste une minute à la surface avant de replonger pour 5 bonnes minutes sous l'eau et de réapparaître. Il faut donc imaginer où elle va refaire surface, ce qui n'a rien d'évident. Le spectacle est en tout cas magnifique...
Enfin, après une vingtaine d'heures de bus (une minute de plus et Maha mettait un terme à nos fiançailles...)..... nous avons rejoint La Paz, station balnéaire pleine de vie.
Charmant hôtel (Angel Azul, avec un jardin intérieur magnifique)...
... effervescence religieuse (pour le week-end de Pâques, les églises sont bondées, et les jeunes catholiques font une fête du tonnerre en criant « Jesus Vivo » revêtus de T-shirts avec la représentation d'un saint local aux allures de playboy)...
... bonne bouffe (produits de la mer), plage, et drinks dans une boîte de nuit un peu désertée.

Aujourd'hui, nous prenons le ferry sur la mer de Cortès afin de rejoindre le continent. De là, nous attrapons un train qui nous conduira vers Chihuahua au travers du Canyon du Cuivre (Barranca del Cobre)... Un parcours magnifique à ce qu'on nous a dit...