jeudi 12 mars 2009

Eviter LA grosse connerie…

En bourse, pour gagner décemment sa vie, il faut avant tout éviter de faire LA grosse connerie.

La grosse connerie, c’est celle qui vous fait perdre 70%, 80%, 90%, voire plus, parfois en quelques mois.

Pour peu que l’investissement d’origine ait été significatif, une telle perte est à peu près impossible à rattraper. Si vous perdez 80% sur 10% de votre portefeuille, il vous faut une performance moyenne de 9% sur les 90% restants de votre portefeuille pour simplement être à l’équilibre !

Les grosses conneries, ces deux dernières années, il y avait moyen d’en faire des tombereaux. Quelques exemples :

- Acheter du Société Générale à 150 € en mai 2007 : ça vaut 20 €, soit une baisse de 86%

- Acheter du Air France KLM à 39 € en juin 2007 : avec une valeur nominale de 6.5 €, vous auriez perdu 83% de votre mise.

- Acheter du CGGVeritas à 45 € en novembre 2007 : le titre cote 8 €, en baisse de plus de 80%

- Dexia, AXA, Etam, TF1, Haulotte, Seloger, BNP Paribas, Trigano, Kaufman & Broad, Manitou, etc. : la liste des valeurs ayant perdu entre 75 et 95% de leur capitalisation boursière en moins de 2 ans est pléthorique.

Comment essayer de se prémunir contre la grosse cata ? C’est finalement assez simple :

- Eviter les sociétés cycliques, c'est-à-dire les sociétés pouvant connaître des variations importantes de leur chiffre d’affaires alors que leur base de coûts est peu flexible (industrie lourde, compagnies aériennes, médias, distribution spécialisée, etc.).

- Eviter les sociétés fortement endettées (le poids de la dette va écraser la valeur de marché des fonds propres à la première difficulté).

- Eviter les sociétés chères, susceptibles de subir un changement de statut (il y a quelques années : secteur des cosmétiques ou des médias par exemple).

- Eviter les sociétés dont le retour sur capitaux employés est trop bas, car elles ne généreront jamais de cash et leur cours tendra irrémédiablement vers 0.

Que reste-t-il me direz-vous ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il est aujourd’hui plutôt facile de trouver des valeurs évitant ces écueils.

Exemples :

- Carrefour : à 25 €, le titre vaut environ un quart de ce qu’il cotait il y a dix ans ; à 10x les résultats de l’année en cours, Carrefour ne semble pas très cher ; la consommation alimentaire, qui constitue l’essentiel des ventes de Carrefour, est peu sensible aux cycles économiques ; le groupe est peu endetté et génère beaucoup de cash ; il offre un dividende sympathique et à peu près sécurisé. Sans être excitant, il y a peu de risques de perdre 80% sur un tel placement.

- Tonnellerie François Frères : la consommation de vin et de whisky varie relativement peu dans le temps ; le groupe n’a quasiment pas de dette et génère 10/15 m€ de trésorerie libre chaque année ; le titre se paie 7x les résultats de l’année, une misère pour une si belle entreprise.

- Saft, Boursorama, Seloger.com, RUBIS, Séchilienne Sidec, Outremer Télécom sont autant de sociétés peu chères, à l’activité peu cyclique, fortement génératrices de cash et dont le cours a peu de chance de baisser dramatiquement.

Ces sociétés devraient vous laisser l’esprit à peu près tranquille, vous servir, pour la plupart, de généreux dividendes, et vous permettre d’attendre des temps meilleurs.

Car le temps viendra où de nouveau on s’arrachera de telles pépites. Et vous pourrez alors tranquillement vous retirer du jeu, plus-value et dividende en poche.

Vive la bourse, vive la France !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire