samedi 28 mars 2009

Histoire d'eau

Il était une fois… un gentil papa, dans la bonne ville de Saint-Etienne…

Un été, pour faire plaisir à ses enfants, il se retroussa les manches et construisit une belle piscine artisanale dans le jardin de la demeure familiale.

Elle fût tellement réussie qu’il en fît son métier.

Au fil des ans, il étoffa son équipe et construisit de plus en plus de piscines, jusqu’à devenir la plus grande entreprise européenne du secteur (plus de 12 000 bassins par an, près de 100M€ de chiffre d’affaires).

Cette belle histoire est celle de Piscines Desjoyaux, dont vous n’avez pu manquer les campagnes publicitaires régulières à la télévision.

La société est cotée à la Bourse de Paris depuis 1992 et elle a fait beaucoup d’actionnaires heureux. Entre 2003 et mi-2006, le titre a été multiplié par plus de 4, pour atteindre un record absolu à 23,75€.

Puis Piscines Desjoyaux a été pris en grippe par le marché : ralentissement de la croissance ; communication financière déplorable ; faible liquidité. Et enfin, impact de la crise financière et immobilière, qui se traduit par un recul marqué du chiffre d’affaires (-14.5% au 1er trimestre 08/09).

Le titre, après deux années de baisse ininterrompue, vaut désormais 2,8€, soit un recul de 88% sur ses plus hauts.

Et pourtant l’entreprise est profitable : 6,3M€ de résultat net en 2007/08, 4,0M€ attendu en 2008/09.

Elle génère du cash : 6,8M€ attendu en 2008/09.

Elle verse du dividende : 0,34€ par action en 2007/08, 0,20€ attendu en 2008/09.

Et elle n’est quasiment pas endettée (13M€ de dette nette, soit 20% des fonds propres).

Piscines Desjoyaux est en fait l’une des entreprises les plus décotées qu’il m’ait été donné de voir : la capitalisation boursière (25M€) représente moins de 40% des fonds propres de l’entreprise.

Le ratio de capitalisation sur bénéfices est de 6,4x l’année en cours, alors même que les profits sont attendus en baisse de 37% (faisant suite à une baisse de 43% en 2007/08).

La société vaut désormais moins de 3 fois son EBITDA, ce qui paraît extrême pour une compagnie bien gérée, leader sur son marché (18% du secteur en France) et ayant dégagé un résultat net positif au cours de chacun des 10 derniers exercices.

A vous de voir, mais moi j’en ai acheté…

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